Les pièges photographiques implantés dans le massif de Termit dans la Réserve Naturelle de Termit et Tin-Toumma au Niger ont permis un suivi précis des gazelles dorcas en 2022. L’analyse de leurs données conduit à une estimation de 1,37 gazelles/km², ce qui correspond à environ 4 100 individus dans le massif de Termit, environ 2500km². C’est la première fois, dans cette réserve, qu’une évaluation est effectuée avec autant de précision, et ce grâce à un échantillonnage à distance par pièges photographiques (Camera Traps Distance Sampling). Cette estimation porte sur moins de 3% de la superficie de la réserve, toutefois elle y indique certainement la plus grosse concentration de gazelles. Bien qu’il ne soit pas possible de déterminer avec ces seuls résultats la taille de la population sur l’ensemble d’une si vaste aire protégée, il est raisonnable de supposer une population totale 2 à 3 fois supérieure sur l’ensemble de la réserve.
Cette nouvelle evaluation est supérieure à celle réalisée en 2018 qui faisait état de 3 000 à 5 000 gazelles dorcas, probablement grâce à la gestion conduite depuis maintenant 4 ans par Noé. Elle met en évidence la concentration de gazelles sur le massif de Termit, moins sujet à la pression du braconnage, aux conflits avec la faune domestique, notamment le cheptel de dromadaires, etc.
La gazelle dorcas, le plus petit des bovidés sahariens, est classé comme espèce vulnérable dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Son aire de répartition correspond au Sahara, du Maroc à l’Égypte. Extrêmement rapide, elle peut courir jusqu’à 75 km/h en vitesse de pointe, et est capable de sauts rebonds qu’elle peut réaliser plusieurs fois à la suite, jusqu’à 1,75m de hauteur, et sur une longueur d’environ 6 mètres. Ses prédateurs naturels dans la réserve sont le guépard, le loup africain, la hyène rayée. Toutefois elles sont surtout braconnées pour leur viande, ou capturées pour être revendues sur pied comme animal d’ornement dans les jardins des villas de la sous-région.
Ces résultats offrent une estimation précise, qui pourra être suivie régulièrement pour déterminer l’évolution de la population de cette espèce clé dans la réserve, et les pressions qui pèsent sur elle.