Ci-dessus : Prisca Adélaïde Zinga, agent d’entretien dans le Parc National de Conkouati-Douli
PRISCA, AGENT D’ENTRETIEN AMBITIEUSE AU CONGO
Prisca Adélaïde Zinga a 32 ans. Mère de 3 enfants, elle est née dans le village de Ngoumbi, au sein du Parc National de Conkouati-Douli, dans le département du Kouilou au Congo. Séparée depuis 10 ans de son conjoint, elle partage une parcelle de terrain avec ses enfants, ses parents, ses 2 sœurs et ses 3 frères.
Après avoir arrêté l’école en CM1, et avoir suivi une formation de couture à Pointe Noire, elle y a ouvert un petit commerce de fruits et légumes, avant de rentrer au village et de se retrouver au chômage. Avec l’arrivée de Noé en 2021, elle a saisi l’opportunité d’avoir un emploi au sein du quartier général du parc comme agent d’entretien : nettoyage des locaux, lavage du linge, cuisine, et de menus travaux de couture pour les uniformes des écogardes.
Prisca se dit satisfaite de toucher un salaire, qui lui permet d’aider sa famille et son petit frère étudiant à l’université de Brazzaville, d’assurer l’éducation de ses enfants, de commencer la construction de sa propre maison, et d’acheter une nouvelle machine à coudre, ainsi que du matériel de couture. Son emploi lui confère un statut au sein de sa communauté et de sa famille, qui se dit fière d’elle.
Dans le futur, Prisca aimerait se former davantage pour travailler dans le tourisme.
« Je conseille à mes sœurs et mes amies qui vivent au village de faire une formation, chercher un travail pour devenir indépendantes, je les forme aussi à la couture.
Je leur dis qu’il faut avoir confiance et qu’il n’est jamais trop tard pour entreprendre, qu’il faut qu’elles suivent mon exemple. Ma fille est scolarisée à Pointe Noire, elle va faire des études. Je lui dis toujours qu’il faut beaucoup travailler à l’école pour avoir une vie meilleure».
Ci-dessus : Saratou, commerçante à Binder au Tchad
SARATOU, commerçante AU TCHAD
Saratou a 27 ans et est originaire de la petite ville de Binder, à l’orée du Complexe d’Aires Protégées de Binder-Léré (CAPBL) dans la région de Mayo Kebbi ouest au Tchad.
Son emploi comme caissière au Trésor de Binder ne lui permettait pas de s’y retrouver financièrement. Elle a donc mis de côté longtemps avant de pouvoir se lancer dans le commerce de denrées alimentaires comme l’huile, le thé, le riz, le sucre, etc.
Ces produits se trouvent généralement au Cameroun, dont la frontière est à une vingtaine de kilomètres. Ce n’est pas un trajet sans difficultés. Les routes sont en terre battue, et les cours d’eau, les « mayo », peuvent en saisons des pluies bloquer tout déplacement et isoler Binder pendant des heures, voir quelques jours, de façon imprévisible. La voie routière, pleine de boue ensuite, reste longtemps impraticable même pour les motos. Étant une femme, elle dit ne pas pouvoir conduire sur un trajet aussi ardu, et ne possède de toute manière pas de véhicule motorisé. Elle doit donc s’appuyer sur des transporteurs.
« Mon commerce consiste à vendre des denrées dans la ville de Binder, comme à l’équipe de Noé. La route est trop longue et éprouvante, je crains de me faire mal. Mais dans le négoce nous, les femmes, on se défend ».